Friday, 22 November 2013 13:12

Lorraine de Choeur 2013 - Impression à Chœur ouvert !

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Le point d’orgues de la saison chorale résonnera encore longtemps dans les têtes, les cœurs et les murs du Galaxie. C’est certain, un événement tel que Lorraine de Chœur laisse des traces sonores et émotionnelles, tant dans les rangs des choristes que dans le public venu nombreux (13000 spectateurs, excusez du peu) pour acclamer ces anonymes devenus 2000 étoiles d’un soir. Nous y étions, nous y sommes encore… Un petit peu chaque jour, nous fredonnons encore quelques bribes de musique irrémédiablement accrochées à nos basques tant l’expérience était marquante.

Après vous avoir présenté l’avant, voici ce que nous en pensons après (si si cette phrase est claire). Nous avons pris le temps de digérer tout cela et nous vous livrons notre petite chronique musicale bien plus tard que les autres. Oui et pour cause : l’instantané n’est pas notre domaine, nous laissons ça à la PQR (Presse Quotidienne Régionale NDLR )… Ce qui nous intéresse c’est de dire les choses humaines et musicales que nous avons ressenties lors de cet événement, et ça, ça prend du temps, de l’investissement et du cœur. Ne vous attendez donc pas à trouver les « banalités » habituelles dans cet article, non ! Vous y trouverez notre avis, tel quel, et pas tel qu’il doit être !

La plongée en salle, c’est maintenant 

 

La lumière s’est enfin adoucie dans la salle, les musiciens entrent. Ils sont suivis du chef, mais la scène reste vide… Un gradin immense, vertical, hérissé de pieds de micros, totalement vide, pas l’ombre d’un choriste en vue et pourtant la « Music » démarre et donne le ton : cette soirée sera chanson symphonique et rock, un sacré programme !

Les choristes n’entrent pas par les coulisses mais par la salle, par toutes les coursives, embrassent le public avant d’embrasser les planches qui brûlent d’envie de les accueillir enfin. Et c’est ainsi que commence le vrai partage avec le public. Les choristes, habituellement spectateurs dans cette même salle troquent leur place d’auditeur contre celle d’artiste à part entière, et c’est un peu chacun de nous qu’ils emportent avec eux sur scène.

Petit à petit les rangs se font plus serrés, et chacun vient grossir le son du « Chœur Régional de Lorraine » qui, en compagnie des solistes et des orchestres, a ouvert le bal. Lorsque « Music » de John Miles s’achève, tout le monde est sur scène, prêt à continuer cette déclaration d’amour inconditionnelle à la musique, ou plutôt à toutes les musiques tant le programme s’annonce dense et varié.

Un hommage vibrant à Mickael Jackson plus tard (l’un des 5 fils de Jacques, ceux qui étaient présents comprendront ! NDLR), l’ambiance est définitivement installée et les acteurs en place. La parole est laissée toute entière au chœur qui s’interroge, solennel, droit et en pleine lumière : « Et maintenant » que vais-je faire ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont vite trouvé ! Ils sont très rapidement rejoints par le premier « Guest » qui n’est autre que Patrick Fiori, bien connu pour sa sympathie et sa forte propension au partage immodéré ! Un sourire, quelques mots, la magie opère, la salle est conquise et se laisse emporter par une version hispanisée de « Comme d’habitude ». Les chansons sont un terrain de jeu propice au mariage de toutes les musiques, qu’elles soient populaires, du monde, ou érudites, et cette version « world » d’un standard devenu planétaire nous en fournit une preuve irréfutable ! Le public est conquis !

Les choristes enchainent et nous tiennent en haleine, les solistes sont sur le pont pour une version de l’« Hallelujah » de Léonard Cohen façon Jeff Buckley qui secoue l’épine dorsale et réveille la pilosité !

Pas le temps de se retourner que Christophe Willem entre en scène. Beaucoup moins démonstratif et plus réservé que son acolyte du soir, il investit la scène. Tout en souplesse, tant physique que vocale. Il habite littéralement la salle, nous livre son personnage tout en nuance et crescendo, nous entraine dans son filet de voix jusque dans la puissance qu’il sait délivrer quand il le faut. Porté par un chœur massif, les présentations sont faites en bonne et due forme ! Son large sourire en dit long : il kiffe ! Il savoure ce que les choristes et l’orchestre lui offrent et ça se voit. Mais comment pourrait il en être autrement ?

On en oublierait presque l’Homme qui est au centre de tout cela… Celui qui mène la barque, celui qui dirige ce qu’il a écrit pour les choristes et l’orchestre : Jacky Locks. Au sens propre comme au figuré, on peut dire qu’il mouille le maillot ! Il « drive » à lui tout seul 2000 choristes, 50 musiciens et une 10 aine de solistes (Guests compris). Tout cela paraît tellement naturel et rodé, facile… Mais ne soyons pas dupes ! Sans lui, ce bel édifice ne tiendrait pas une seconde en place ! C’est d’une main de fer dans un gant de velours qu’il tient tout ce monde musical uni, soudé, harmonieux.

En maître de cérémonie, il accueille le dernier des invités de cette grand-messe dédiée aux chansons éternelles : William Sheller. L’Artiste reconnu, mais ne cherchant pas à être connu, celui qui gravite depuis toujours à la frontière du classique (sa formation) et du rock (son amour). Il entre en scène accompagné de « celui qui lui a toujours porté chance » selon ses propres mots : « Le Symphoman ». C’est une véritable respiration au milieu de ce concert. Un moment particulier, un hommage rendu à celui qui n’en demande pas. C’est l’occasion de réunir orchestres, choristes et musiques autour de celui qui les marie depuis toujours sans concession et sans complexe ! On prend alors la mesure musicale « Lorraine de Chœur », lorsque les cordes se mêlent à la batterie, lorsque les chœurs se font baroques, lorsque les guitares électriques tutoient le Steinway ! Un moment de magie au milieu de cet événement exceptionnel qui se referme sur « Un Homme heureux », heureux d’être là, heureux de partager encore une fois la scène avec Jacky Locks et ses choristes.

  • Il y aurait tant à ajouter sur ce concert :
  • sa mise en scène alternant entre poésie et rire, légèreté et profondeur, portée par un acteur polymorphe, permettant à tant d’époques et de styles de se rencontrer
  • sa diversité défendue tantôt par 2000 voix et un orchestre symphonique, tantôt par 5 voix et un piano…
  • ses moments de maestria comme ce medley dédié à Jean Jacques Goldman, ou Fiori, Willem et les Choristes font jeu égal et mettent l’ensemble de la salle debout
  • ce « O Fortuna » extrait de Carmina Burana qui recoiffera une bonne partie de l’assemblée

Vous l’aurez compris, « Lorraine de Chœur » tient ses promesses et offre au public un moment d’humanité, suspendu hors du temps et des formats standardisés que l’on nous impose habituellement dans la petite boite qui nous dit trop souvent quoi penser…

On nous sert souvent la musique bien rangée, bien étiquetée, dans le respect des codes que nous avons acceptés (ou devons accepter). Lorraine de Chœur en fait fi et nous offre la diversité et l’alternance, en nous prouvant qu’on peut passer sans problème d’un titre de Patrick Bruel à un monument sacré comme l’«Alléluia » extrait du « Messie » de Haendel, avec le même chœur, le même orchestre, le même chef… Car ce qui compte, ce n’est pas le programme ou la grille dans laquelle on place ces différentes pièces, c’est la passion avec laquelle on les défend ! Et clairement, ici, nous avons eu la chance de vibrer au son de ces 2000 joies proclamées !

 

 

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Et comme d'habitude, Steven Spielbreak était là pour croquer quelques images de "l'after"... Que dis-je, des afters ! Et oui, l'after n'est pas le même pour tout le monde, et nous vous proposons une fois de plus de plonger dans deux mondes différents... Tout d'abord celui des choristes bien entendu, et ensuite celui de la technique et de sa fourmilière qui se met en marche dès que les dernières notes ont fini de résonner... 

 

Read 29842 times Last modified on Monday, 03 March 2014 11:13
Jean Paul Grouv

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